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Les amicales de Kałuszyn

 

Les Kalusziner en Israël

par Shalom Soroka- Tel Aviv

Traduit par S. Staroswiecki

L 'Alya de Kałuszyn

L'Alya de Kałuszyn vers Israël a commencé en 1912, avec le premier immigrant de Kałuszyn ; le Maskil[1] et sioniste reb Reuven Engel. L'expulsion par les turcs, lorsque la première guerre mondiale a éclaté a ramené reb Reuven Engel à Kałuszyn. Le hassid et talmudiste reb Reuven Lutsker a tenté également à l'époque de s'installer en Erets Israël et en est revenu.

En 1921, Eliahu Kaplan (le fils de reb Yossl Abraham Nahum) et Moshé Frukht sont montés en Israël. Les deux sont arrivés à une époque difficile et ont participé aux douleurs de l'enfantement du pays, dans les vergers, sur les chaussées, à assécher les marais et dans le bâtiment. Ils ont surmonté toutes les difficultés et sont restés jusque aujourd'hui citoyens d'Israël.

 

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La famille Kaplan de Rishon LeZion a fait partie des premiers immigrants

 

La maison de la famille Kaplan, qui comptait parmi les premiers immigrants de Kałuszyn en Israël et comptaient parmi les vétérans de Rishon Le Zion[2], était pour tous les nouveaux nouveaux arrivants de Kałuszyn une adresse, un coin chaud, quand ils faisaient leurs premiers pas dans le pays.

En 1924, Mordechai Gelibter est monté en Israël et en 1926, Avraham Felner. Les deux sont repartis d'Erets Israël, le premier pour des raisons familiales, et le second en raison de son état de santé.

En 1925, Yossef Zisholts est monté en Israël avec le premier certificat de l'organisation sioniste de Kałuszyn. Il a aussi connu toutes les difficultés de l'intégration, sur les routes, dans les vergers et dans le bâtiment. Pendant toutes ces années, Yossef Zisholts fut un dirigeant communautaire à la Histadrout[3] du “Hapoel Hamizrahi”[4] où il exerce actuellement ses activités. Il fait aussi parti des premiers militants de l'association des originaires de Kałuszyn en Israël et est co- fondateur de la caisse de “gmiles hassidim”[5].

A cette époque, lors de la quatrième Alia, Yaacov Rosenblum est aussi monté en Israël. La bicoque des Rosenblum, à proximité du train à Tel Aviv, était devenue un refuge pour les immigrants de Kałuszyn.

Même pendant les années de crise après la quatrième Alia, l'impulsion de la montée en Erets Israël ne s'est pas arrêtée. Début 1929, les premiers immigrants du “Haluts” et de “l” “Hashomer Hatsaïr” sont arrivés : Avraham Mashlanke (aujourd'hui Moyshéle), et Arieh Riba (Shamri). Après eux, sont arrivés d'autres immigrant pionniers : Yossef Nayman, Barukh Kaluszyner, Israël Drilevitsh (qu'il repose en paix) Moshé et Hadassa Lis (Riba), Yaakov Zusman et d'autres. Ils ont tous traversé des périodes difficiles aussi bien à la campagne qu'à la ville et se sont enracinés en Israël.

Dans les années trente, deux juifs hassidiques de Kałuszyn sont arrivés et ils ont pris sur eux la lourde charge des pionniers avec un enthousiasme hassidique. Reb Yehezkl Hendl, le hassid de Yavlon, a fondé avec le rebbe de Jabłoń, le village religieux “Kfar hassidim”. Reb Itshe Meïr Furmanski, le hassid de Parysów qui fut pendant de longues années un commerçant en produits d'alimentation, s'est transformé en ouvrier du bâtiment à Tel Aviv. Reb Yehezkl et reb Itshe Meïr ont fait venir leur famille en Israël. Yossef Zisholts aussi a fait venir sa famille. Ensuite, sont venus David Yagodzhinski, Akiva Hendl, Layb Opfayer, les sœurs Zylberstein, Sholem Soroka Eliahu Goldstein, Eliezer Migdal, Myriam Gelibter (qu'elle repose en paix) et d'autres.

L'Alya s'est poursuivie : Israël David Hoyzman et sa famille , Meïr et Nahman Hoyzman (Zhondzhinski), Shoshana Hoyzman (Vinditski), Rivka Rozenboym (Granek) Simha Sitin des jeunes du “Shomrei Shaar”[6], Haïm et Myriam Kaluszyner (Ruzhe), Israël Zilberman et Zehava Koski (les deux ont vécu toutes ces années au kibboutz “Negeva” et ont participé au combat lors du siège de Negeva), Israël et Hava Bronspigl (les deux dans des kibboutz affiliés au kibboutz Hameuhad[7]), Tsirl Tayblum et d'autres.

Les dernières années antérieures à la seconde guerre mondiale les familles d'Itzhak Zigler, Avraham Potoshnik, Myriam Eleazar Esikmakher, Myriam Piasetski, Rivka Feignboym et d'autres sont aussi montées. Il leur a tous été difficile de s'installer dans le pays, de par leur arrivée, nombreux sont ceux qui ont sauvé leurs familles de ce qui les attendait : la souffrance et l'anéantissement.

La majeure partie des Kaluszyner a pris une part active à la construction du pays, dans la vie politique et associative, s'est présenté à l'appel de la Haganah et a contribué à la lutte de libération de l'état d'Israël.

Le défunt Moshé Lis (qu'il repose en paix) a grandi dans la colonie de Hadera et est devenu un militant important et apprécié dans les cercles de la Histadrut, la Haganah et institutions agricoles. En sa mémoire, son nom a été donné à un foyer culturel à Hadera.

Et mentionnons à leur crédit deux personnes de Kałuszyn : Alter Berman et Rozenberg -Kuniak, qui, après toutes les souffrances de l'époque hitlérienne ont participé au combat de libération de la terre d'Israël et sont tombés. Les deux ont, par leur courage et leur mort sanctifié la mémoire de notre ville.

 

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Reb Itshe Meïr Furmanski (qu'il repose en paix)
ouvrier du bâtiment à Tel Aviv

 

L'organisation des originaires de Kałuszyn en Israël

Les tentatives de quelques personnes en Israël de mettre sur pied une organisation des originaires de Kałuszyn n'ont pas donné de résultat, principalement parce que beaucoup d'originaires de la ville n'en voyaient pas l'utilité. Mais lorsque la guerre a éclaté, quand nous avons perdu les relations avec la famille et les proches, l 'idée de mettre sur pied une organisation des originaires de Kałuszyn s'est avérée nécessaire et pressante. Au printemps 1943, les premières personnes à l'origine de cette initiative se sont réunies. Le 15 mai, le comité temporaire décidé d'une réunion de tous les natifs de la ville en Israël, et c'est en 1944 que l'organisation a commencé à fonctionner.

Le comité de cette “organisation” que l'on avait créé a décidé d'entreprendre trois actions importantes :

  1. Chercher la possibilité de contacts directs avec nos originaires réfugiés où qu'ils se trouvent, par tous les moyens possibles, par la Croix-Rouge et toute institution en Israël et à l'étranger.
  2. Se mettre en contact avec nos Kaluszyner, les associations d'originaires et les groupes en Amérique, Argentine et en France à propos de la nécessité d'aider les survivants.
  3. Organiser des collectes d'argent dans le même but, ici chez nous en Israël.

Nous n'étions en tout et pour tout qu'une cinquantaine de familles (dont un petit groupe à Tel Aviv), ce qui nous a rendu le travail beaucoup plus difficile et cependant, nous avons commencé. Certains ont donné de leur temps pour cette mission sacrée : apporter les premiers secours aux survivants de notre ville.

Grâce à nos relations avec la Croix-Rouge internationale, le Joint et “l'organisation des originaires de Pologne׆, nous avons eu beaucoup de succès dans ce domaine. En septembre 1945, lors d'une réunion de Kaluszyner dans la salle de “l'Histadrut olei Polin”[8] (avec environ 40 participants) nous avons transmis des informations sur le sort des quelques personnes qui avaient pu s'échapper en Russie, avec lesquelles nous étions déjà en contact et à qui nous envoyions notre aide. A cette époque, un groupe d'enfants étaient déjà venu en Israël : des orphelins de Téhéran, qui avaient besoin de notre aide. Quatre petites sœurs, des petits enfants se trouvaient dans ce groupe.

Lors de cette réunion tout nous est devenu clair. Nous avions le grand devoir d'aider les survivants de notre ville. Le cœur serré, nous avons alors attendu toute personne survivante de Kałuszyn pour pouvoir la retrouver face à face et prendre des nouvelles de tous les autres.

Notre œuvre nécessitait de la volonté et du dévouement. Nous avons élu un comité à l'époque composé des camarades : Itzhak Otsap, Avraham Blustein, Eliahu Goldstein, Yaacov Zusman, Yossef Zisholts, Nahum Hoyzman, Avraham Moyshéle (Mashlanke), Arieh Kaplan, Itzhak Tsigler, Haïm Kaluszyner et l'auteur de ces lignes. Le comité a mis en place des commissions pour des tâches spéciales, et commencé un travail intensif :

  1. Concentrer les listes de refugiés, selon les endroits où ils se trouvaient et leur envoyer de l'aide.
  2. Organiser une grande collecte d'argent au moyen de cotisations, et par une loterie (nous avons vendu 1300 billets) une collecte de vêtements et de chaussures.

Tout cela s'est fait pour fournir une aide immédiate et également pour préparer un fonds pour pouvoir accueillir, ceux qui viendraient en Israël. A cette œuvre ont collaboré : outre le comité , de nombreuses personnes originaire de notre ville et les résultats se firent sentir : les rentrées d'argent de la loterie, les cotisations et les premières sommes d'Amérique (environ 100 dollars) ont permis d'envoyer une première aide à nos Kaluszyner en Russie, Pologne, Allemagne, Autriche, Chypre et d'autres lieux.

Les groupes d'enfants de Téhéran et ceux de l'armée Anders[9] ont fait partie des premiers émigrants de Kałuszyn après la guerre avec lesquels nous nous sommes mis en contact, et avons réparti notre aide.

Cette année 1946, fut une année de travail intensif pour venir en aide aux réfugiés. Nous nous sommes mis en contact avec l'association d'originaires et des particuliers dans tous les pays (environ 800) et envoyé de l'aide, de l'argent, de la nourriture et des vêtements en Pologne, en Autriche et en Russie.

 

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Lors d'une réception pour Meïr Yagodzhinki d'Argentine à Tel Aviv

 

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Lors d'une fête avec reb Yeshayah Grodzhitski d'Argentine- Tel Aviv 1954

 

Quand l'Alya illégale en Erets Israël a commencé, nous avons aussi envoyé notre aide aux immigrants de Kałuszyn qui se trouvaient sous surveillance anglaise dans les camps de Chypre. Nous nous sommes efforcés d'obtenir des permis d'entrée des autorités anglaises du pays pour les parents des enfants qui était arrivés pendant les années de guerre.

En avril 1946, nous avons, au moyen d'un bulletin “Nouvelles de l'organisation des originaires de Kałuszyn en Erets Israël”, fait connaitre le sort de tous les Kaluszyner qui s'était sauvés et où ils se trouvaient. Parallèlement, nous cherchions où il était encore possible d'obtenir de l'information sur le sort des survivants de notre ville. Nous nous sommes adressés à la mairie de Kałuszyn et avons reçu une réponse brève et triste “Il n'y a plus de juifs à Kałuszyn”.

Quand les perspectives d'un plus grande Alya en Israël de Chypre, d'Allemagne et d'autres lieux se sont précisées, nous avons, afin de renforcer les activités d'assistance, appelé à une réunion de tous les Kaluszyner du pays pendant les fêtes de Pessah 1946. Le comité a été renouvelé et était composé de : Meïr Hoyzman, Shoshana Vinditski, Yaacov Zusman, Yossef Nayman, Shalom Soroka, Itzhak Tsigler, Arieh Kaplan et Haïm Kaluszyner. Nous avons lancé un appel à tous les Kaluszyner du monde pour aider à accueillir les réfugiés en Erets Israël.

Grace à la direction énergique de l'association américaine, Yossef Vatarzh (qu'il repose en paix), et plus tard d'Avraham Piasetski, nous avons eu la possibilité de venir à la rencontre des refugiés qui arrivaient. Jusqu'à fin 1949, nous avons réparti les prêts et subventions uniques à plus de cinquante familles d'un montant d'environ 4000 dollars. Nous avons poursuivi l'envoi de colis et entretenu des relations avec des personnes et des comités d'originaires.

Avec la concentration d'un plus grand nombre de nouveaux arrivants, nous avons organisé en 1949 une réunion festive, et partagé ensemble nos joies et nos peinesē. La même année, nous avons accueilli les invités Meïr Yagodzhinski et Abraham Felner qui nous ont apporté un salut des camarades d'Argentine.

Entretemps l'Alya a continué à augmenter. Plusieurs centaines de Kaluszyner, qui à peine arrivés, ont eu besoin d'une aide permanente pour s'installer ; qui pour un appartement ou des machines pour se mettre au travail. Alors, l'idée d'une caisse de “prêt sans intérêt” qui serait susceptible d'octroyer des prêts sans intérêt a germé. Nous nous sommes adressés à l'organisation des originaires à l'étranger et principalement en Amérique, mais nous n'avons pas obtenu les résultats escomptés permettant de mettre sur pied la caisse que nous avions en projet pour cette époque. La caisse de “prêt sans intérêt” a été ouverte plus tard, en 1954, à l'initiative des originaires de Kałuszyn en Israël et grâce à l'aide de l'étranger.

Les nouveaux arrivants ont été intégrés aux activités de notre association : Moshé Paslinski, Israël Reichenbach, David Felner, Eliahu Koski, et Baruch Vievorka (qu'il repose en paix). Ils se sont tous dévoués et ont élargi les activités de “l'organisation des originaires de Kałuszyn”.

Nous sommes à ce jour plusieurs centaines de familles d'originaires de Kałuszyn dans le pays. Nous nous retrouvons bon an mal an pour le souvenir de la communauté détruite dont nous sommes la continuation. Avec des sentiments de camaraderie, nous accueillons les Kaluszyner qui visitent le pays. Nous nous retrouvons lors de petites fêtes avec les camarades d'Argentine ; Yeshiah Grodzhinski, Yossef Grodzhinski (de mémoire bénie), Yehezkl Khmiel (qui a aussi contribué à la création de la caisse de “prêt sans intérêt” et avec les camarades de Paris, Velvl Sapirstein, Motl Sukne, Gothelf etc. nous avons récemment fait une fête avec les délégués du congrès sioniste et le congrès des originaires de Pologne. Les camarades Mitelberg et Grodzhitski d'Argentine, Minke Miodovnik d'Uruguay.

En l'honneur des 10 ans de l'état d'Israël nous avons organisé une grande fête ensemble, avec nos invites de l'étranger.

Les fêtes étaient joyeuses, avec notre compatriote Arieh Shamri, lors de la parution de ses livres, et particulièrement en l'honneur de son dernier livre 'Di funken fun Tikun'[10] qui fut une fête pour nous tous.

 

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Lors d'une fête avec Arieh Shamri en l'honneur de la publication de son livre “A shtern in feld” [11]

 

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H. Shalom Soroka donne un cadeau des Kaluszyner en Israël au poète Arieh Shamri.
Une attestation du Keren Kayemet à relative à une plantation d'arbres au nom de Shamri à Yaar Bialik

 

Pour le dernier jour de l'indépendance, nous avons fait la fête avec un groupe de camarades de l'étranger : Kronenberg, Gothelf et Sokol de Paris, Zhondzinski du Costa Rica et Yossef Berman et sa femme de Détroit. Au cours de cette fête, les camarades du pays et de l'étranger ont émis l'idée qu'il serait bien d'ouvrir à Tel Aviv une maison de Kałuszyn, une maison où nos invités pourraient trouver et se retrouver avec des originaires de Kałuszyn. Un lieu chaleureux de mémoire et d'amitié pour les Kaluszyner.

 

Le travail relatif à l'Yzkor Bukh

La fin tragique des juifs de Kałuszyn a suscité chez chacun d'entre nous le devoir de se souvenir des personnes décédées ; d'immortaliser le Kałuszyn juif, d'éditer un livre du souvenir qui constituerait une pierre tombale de valeur pour notre ville et sa communauté de juifs.

Beaucoup d'obstacles et de difficultés n'ont pas permis, dans les années suivant la guerre, de commencer cette œuvre sacrée. Nous étions tous impliqués à l'époque dans des diverses activités d'assistance aux réfugiés de Kałuszyn. Nous étions également en train de collecter des nouvelles, et ne voyions pas encore devant nous la base de matériels sérieux pour un livre de souvenir. Les demandes de nos associations dans ce domaine n'étaient pas suffisantes pour surmonter les difficultés.

Les premiers pas ont été faits en 1951 avec la mise en place d'un comité du souvenir par les camarades : Arieh Shamri, Adam Kamieni, Yaakov Zusman, Itzhak Minski, Moshé Pasklinski, Shmuel Bialikamien et Shalom Soroka.

Arieh Shamri a eu la responsabilité de travailler l'information et rédiger le livre du souvenir. Son accord nous a donné la foi et diminué les doutes. L'auteur de ces lignes s'est vu attribuer la lourde tâche d'organiser et concentrer le travail autour du livre du souvenir.

A la veille de Pessah 1951, nous avons lancé le premier appel. Près de mille exemplaires ont été envoyés à tous les originaires de la ville et partout. Nous avons demandé d'écrire des souvenirs, de collecter des documents et des images. Nous avons aussi soumis au comité de nos pays d'origine de l'autre côté de la mer, afin qu'ils mettent sur pied des comités relatifs au livre du souvenir afin de soutenir notre travail ici, et d'être avec nous en contact permanent.

Dès le début de notre travail, nous avons rencontré beaucoup de difficultés. Principalement, nous manquions de confiance d'être capables de réaliser une chose si grande.

Notre second bulletin de février 1956 a déjà eu de quoi raconter à propos du travail que nous avions entrepris : Une liste de plusieurs dizaines de cahiers et, pour ce qui concerne les photos et les documents, la base de notre livre du souvenir. Les doutes se sont envolés, les camarades de l'étranger nous ont encore plus encouragé et promis leur aide. Et nous, ayant déjà en notre possession les premiers documents pour le livre du souvenir, nous avons aussi senti le besoin de faire appel à une aide financière aussi bien en Israël qu'à l'étranger.

Le champ de ce travail s'est élargi, nécessitant de nouveaux responsables. Nous avons élargi le comité du Yzkor Bukh et intégré les camarades : Israël Reichenbach, Yossef Zisholts, David Felner, Pessah Finkelstein et Itzhak Tsigler. Les premiers fonds pour notre travail, nous les avons empruntés à des particuliers et à la caisse de “prêt sans intérêt”.

Ce n'est qu'en 1956 que nous avons commencé véritablement à travailler. Nous n'avons jamais cessé de demander et réclamer auprès de camarades dans le pays et à l'étranger qu'ils nous écrivent et collectent des documents et les résultats ont été probants. Les documents affluaient, le livre prenait de l'ampleur, nous avons récolté aussi des travaux scientifiques auprès des historiens, le docteur Gelber et le docteur Kermish. Nous avons réussi également à nous mettre en contact avec la Pologne et obtenir des documents importants relatifs à la mort et la lutte des juifs de Kałuszyn pendant les dernières années.

Pour ce qui concerne notre travail en Israël dans ce domaine, se sont joints à nous les camarades Yossef Nayman, Eliahu Koski et d'autres. Par des centaines de lettres, nous nous sommes adressés à des particuliers et aux comités des originaires. Notre bulletin de 1958 racontait déjà que le travail accompli était important, nous ne cachions pas les difficultés et appelions a aider à terminer le livre.

Les camarades de France ont répondu chaleureusement à notre appel et permis la visite de notre ami poète Arieh Shamri. Sa visite là-bas a eu une importante signification pour l'organisation sur place et pour la poursuite de notre travail ici. Les camarades de Paris, sous la direction du comité, ont effectué accompli un travail essentiel pour assurer financièrement la publication du Yzkor Bukh. La visite a beaucoup aidé à renforcer les liens entre nous et les camarades de Paris.

Suite au retour de France du camarade Shamri, nous avons continué la rédaction des documents. Le comité du livre du souvenir a nommé un comité de rédaction des camarades Israël Reichenbach, Moshé Paslinski, Pessah Finkelstein et Shalom Soroka qui, ensemble avec Meïr Shamri ont relu tous les textes rédigés et décidé de l'ordre et du plan du Yzkor Bukh.

Une commission des finances a aussi été instituée comprenant les camarades Zusman, Yossef Zisholts, et Shalom Soroka qui ont collaboré à la rédaction du livre du souvenir sur tous les sujets relatifs au budget.

Grâce aux camarades de New York, et principalement l'initiative de Melekh Kishel, nous avons obtenu une grande partie du papier nécessaire et adapté, ce qui nous a permis d'éditer cet Yzkor Bukh, qui était extérieurement était aussi de bonne facture et beau.

Au printemps 1960, nous avons donné le livre de Kałuszyn à l'impression et nous espérions qu'au printemps 1961 nous pourrions entreprendre la fin du livre.

Ainsi, nous aurons accompli la volonté et l'effort de tous les Kaluszyner d'Israël, de France, d'Amérique, d'Argentine, d'Australie, du Brésil, d'Uruguay, du Canada et d'autres pays. Sou après sou, nous avons tout bâti le fonds pour le livre de Kałuszyn et notre succès est le fruit de nos efforts conjugués pour immortaliser la mémoire des juifs de Kałuszyn.

 

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Les bougies du souvenir et de la tristesse

 

Nous ne sommes pas encore venus à bout de toutes les difficultés financières, mais nous sommes certains que tous les originaires de la ville où qu'ils soient, rempliront leur obligation d'acheter le livre et de le diffuser. De nouvelles tâches nous attendent : nous devons achever la plantation du “Horshat Kałuszyn”[12] dans la forêt des martyrs sur la montagne de Jérusalem, ériger une stèle dans le “Martef Hashoa”[13], s'occuper de traduire le livre de Kałuszyn dans la langue de nos enfants. Tout cela devra être accompli afin de pérenniser d'une façon digne le souvenir de notre ville détruite Kałuszyn.

 

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Cérémonie du souvenir à Tel Aviv le jour anniversaire des martyrs de Kałuszyn

 

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La rédaction du “Sefer Kałuszyn”, avec les responsables
de l'association des originaires de Kałuszyn en Israël

Premier rang: Pessah Finkelstein, Moshé Pasklinski, Shalom Soroka, Arieh Shamri, Israel Reichenbach
Second rang: Yossef Zisholts, Nehama Hoyzman, David Felner, Haïm Kaluszyner, Eliahu Koski, Itzhak Tsigler, Yakov Zusman, Itzhak Minski, Itzhak Otsap

 


NdT

  1. Maskil : Adepte du mouvement juif des lumières et de la modernisation des Juifs Return
  2. Rishon LeZion ou Rishon LeZiyyon : Ville de la bande côtière centrale d'Israël, fondée le 31 juillet 1882 Return
  3. Histadrout : Créée en 1920, la Histadrout est le principal syndicat des travailleurs israéliens. Return
  4. L'Hapoel Hamizrahi (hébreu : הפּועל המזרחי, litt. Travailleurs du Mizrahi) était un parti politique et mouvement d'implantation israélien, et l'un des prédécesseurs du Parti national religieux. http://fr.wikipedia.org/wiki/Hapoel_Hamizrahi. Return
  5. Gmiles Hessed : au pluriel gmiles hassidim: organisme de bienfaisance octroyant des prêts sans intérêt Return
  6. Shomrei shaar : de l'hébreu. Les gardiens de la porte Return
  7. Kibbutz hameuhad : littéralement le kibboutz unifié. Formé en 1927 de l'union de plusieurs kibboutz et, associé au parti Poale Tsion, et, ultérieurement au parti de l'Ahdut HaAvoda. Return
  8. Histadrout olei Polin : Syndicat des immigrants de Pologne Return
  9. Armée Anders : Deuxième corps polonais : Unité militaire de la Seconde Guerre mondiale liée à la personne de son fondateur et chef, le général Władysław Anders Return
  10. Titre: Di Funken Fun Tikun - Un poème. Editeur: Tel Aviv. Peretz Library. Date de publication: 1960 Return
  11. Titre : A shtern in feld, - (Une étoile dans le champ) lider un poemes : Editions Tel-Aviv, Goldene Keyt, 1957. Return
  12. Horshat Kaluszyn : En hébreu : la plantation de Kałuszyn Return
  13. Chambre de la shoah : de l'hébreu: מרתף השׁואה?, Martef HaShoa, lit. “Cave de la shoah”). Petit musée dédié à la Shoa situé sur le mont Sion à Jérusalem. Ce fut le premier musée de la shoah en Israël. http://en.wikipedia.org/wiki/Chamber_of_the_Holocaust Return

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