Flossenbürg (Allemagne)


Vue générale du camp, photo probablement prise le 23 avril 1945, jour de sa libération.

  • Localisation: Près de Bayreuth.
  • Créé en: 1938
  • Libération: 23 avril 1945, par une unité de la 2nd U.S. Cavalry.
  • Estimation du nombre de victimes: 73,000
  • Camps annexes: 93 camps annexes et kommandos extérieurs (cliquez ici pour la liste des camps annexes)

    Flossenbürg fut la quatrième camp de concentration ouvert par les nazis en Allemagne. C'était à l'origine un village situé dans un cadre champêtre, entouré de montagnes, de forêts et de ruines. C'est à cet endroit qu'en mai 1938, sur décision d'Himmler; après Dachau, Buchenwald et Sachsenhausen; on construisit un nouveau camp de concentration.

    Les premiers prisonniers arrivèrent au printemps 1938. Le 1er septembre 1939, alors que les troupes allemandes envahissaient la Pologne, Dachau fut partiellement évacué pour servir de camp d'entraînement aux unités d'extermination SS. A ce moment 981 prisonniers de Dachau furent transférés à Flossenbürg. Le camp fut sans cesse agrandi par les prisonniers et le 5 avril 1940, le premier convoi de prisonniers étranger arriva.


  • Civils allemand des environs de Flossenburg forcés de constater les atrocités commises par les SS.

    Le régime de Flossenbürg était particulièrement dur. L'administration SS elle-même considérait ce camp comme un camp "à régime sévère". La majorité des prisonniers travaillaient dans les carrières. Le rythme de travail était infernal, avec comme seuls outils une pelle ou une pioche. La sous-alimentation, le manque d'hygiène absolus, les brutalités infligées par les SS firent que plusieurs dizaines de milliers de prisonniers moururent à Flossenbürg et dans ses camps annexes (voir la liste des camps annexes de Flossenbürg).

    Les prisonniers de Flossenbürg vivaient dans 16 longues baraques en bois. Outre ces baraques, le camp comprenait une prison, une blanchisserie, une cuisine et un bâtiment de désinfection. Il y avait également des crématoires ainsi qu'un lieu d'exécution situé pour des raisons "pratiques" juste à côté des crématoires. Le camp était entouré d'une enceinte barbelée électrifiée ainsi que de plusieurs miradors. Deux de ces miradors existent toujours.


    Cadavres de prisonniers trouvés dans la morgue à la libération du camp.
    Remarquez l'inscription "Polak" sur le corp d'une des victimes: une dernière insulte de la part des SS...

    A l'origine, le camp principal avait été prévu pour 1600 prisonniers. Il fut réaménagé pour accueillir 3000 prisonniers. Finalement, plus de 111000 prisonniers passèrent par Flossenbürg, dont 95400 hommes et 16000 femmes. On estime que plus de 73000 personnes trouvèrent la mort dans ce camp.


    Portrait de Albert A. Salt, officier du 2ème de Cavalerie US et libérateur de Flossenbürg.
    Le portrait est signé "Flossenbürg, le 29-4-45, F. Van Horen
    Lisez aussi le témoignage de F. Van Horen, survivant belge d' Esterwegen et
    Flossenbürg: "Le dessin qui m'a sauvé la vie"
    .

    Lorsque la 2ème Division de Cavalerie américaine libéra le camp le 23 avril 1945, il n'y rencontrèrent que quelques centaines de prisonniers malades et complètement affaiblis. Les SS avaient forcés les 14000 autres prisonniers à quitter le camp à pied pour une Marche de la Mort. Les troupes américaines rattrapèrent ce pitoyable convoi quelques jours plus tard. A ce moment, sur les 14000 prisonniers qui avaient quitter Flossenbürg à pied, près de 4000 étaient déjà morts d'épuisement ou assassinés par les SS.


    Lettre envoyée par Albert A. Salt à sa nièce. Cette lettre contient une brève description de son portrait
    (voir image précédente):

    "10 février 1979

    Croquis fait par une prisonnier politique le jour où nous avons libéré un camp de concentration (Flossenbürg). N'ai pu dormir pendant 24 ou 30 heures après avoir vu 200 cadavres ou plus que les SS n'avaient pas eu le temps d'incinérer. Quand nous sommes arrivés, entre 50 et 75 prisonniers mourraient chaque jour. Notre travail était d'incinérer les corps et de nourrir les survivants. Je me sens devenir malade chaque fois que je repense à ça.

    Ils(*) aimaient les prisonniers qui avaient des tatouages parce qu'ils utilisaient leur peau pour en faire des abat-jours.

    Heureuse Saint Valentin!

    Unk"
    (* Les SS)